Symbole de l’art de vivre méditerranéen des années 50, la villa E-1027 se fond dans la végétation méditerranéenne aux abords du sentier du littoral de Roquebrune-Cap-Martin. Entièrement rénovée dans le respect de la conception imaginée par la célèbre designer Eileen Grey, cette maison moderne qui avoisine le cabanon de Le Corbusier, se réfère à l’esthétisme du mouvement moderne des années 20. Pensée comme un organisme vivant, les éléments de décoration, le mobilier, les espaces semblent dialoguer entre eux et avec la nature. Un univers singulier, à visiter dès les beaux jours sur la Côte d’Azur.
Eileen Grey : une figure majeure du design et de l’architecture
Designer réputée à Paris dans un style Art déco, Eileen Grey, s’intéresse peu à peu aux productions artistiques progressistes et découvre, aux côtés de son compagnon architecte et critique d’art Jean Badovici, les premiers projets architecturaux modernes comme notamment, ceux de Le Corbusier, qui collaborera, quelques années plus tard, à la décoration de la villa E-1027.
Pionnière du design du XXème siècle, cette personnalité éminente se tourna vers l’artisanat d’art, la décoration et l’aménagement intérieur, avant de concevoir des projets architecturaux novateurs, dont la villa E-1027 est l’expression la plus pure et aboutie.
Villa E-1027 : icone de l’architecture moderne
Désormais adepte d’éléments décoratifs sans fioriture, Eileen Grey imagine, sur le site naturel de Roquebrune-Cap-Martin, une maison imprégnée de lumière, aux espaces ambivalents et invente un mobilier sur mesure, élégant et fonctionnel, indissociable du bâtiment et des pièces à vivre, dont chacune s’ouvre sur la nature par les baies vitrées.
La villa E-1027, doit son nom a un code imbriquant les initiales des 2 créateurs. E pour Eileen, 10 pour la lettre J de Jean, 2 pour le B de Badovici et 7 pour le G de Gray.
Bâtie sur un terrain en restanques, où cyprès et palmiers inondent l’horizon, ce cocon immaculé qui jaillit de la végétation n’est accessible que depuis le chemin qui longe la voie ferrée à quelques encâblures de la Méditerranée qui ondule un peu plus bas.
Dressée sur pilotis, ce bastion de l’architecture moderne en L se déploie sur 2 niveaux dont la surface globale atteint les 120 m2. Les pièces à vivre conjuguent l’autonomie et la proximité, dans une ambivalence avant-gardiste
Des équipements intérieurs et un mobilier précurseur
Experte dans la conception de meubles et d’aménagement d’espace, Eileen Grey exprime sa sensibilité artistique à l’intérieur de la villa par la création d’un mobilier ingénieux, modulable, et polyvalent.
Elle expérimente les matériaux de l’industrie tels que le verre, le métal, les tubes métalliques ou le celluloïd, pour créer des luminaires, tables, chaises. Les meubles font corps avec la villa et s’habillent de bakélite ou de contreplaqué peint.
Une conception audacieuse, qui encore aujourd’hui, inspire les artistes, designers et architectes contemporains.
Cap Moderne : l’héritage Le Corbusier
Entre le Corbusier et Eileen Gray, la relation d’amitié oscille entre admiration, rivalité et jalousie. Le chef d’œuvre réalisé par l’architecte irlandaise tourna à l’obsession pour le Corbusier, qui, après le départ d’Eileen Grey, réalisa des peintures murales à l’intérieur de la villa, sans le consentement de cette dernière.
Attiré par la luminosité exceptionnelle de la Côte d’Azur, associé à son amour pour une vie simple, il fît construire le cabanon en 1952 dont la parcelle fût obtenue contre la construction des unités de camping sur la restanque surplombant la villa.
Désormais, l’Etoile de Mer, ardent témoignage de l’art de vivre populaire en Méditerranée dans les années 50, le cabanon, les unités de camping et la villa E-1027, sont rassemblés sous l’entité associative Cap Moderne depuis 2014, dans la volonté de préserver ces joyaux du patrimoine architectural moderne de la Côte d’Azur.
Site officiel Cap Moderne
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