Construite dans les années 30 sur la presqu’île de Saint-Jean-Cap-Ferrat, la villa Santo Sospir est intimement liée à Jean Cocteau, qui y entreprend sa première décoration murale monumentale. Cette maison de villégiature immaculée, sort de l’anonymat au début des années 50, lorsque sur le tournage du film « les enfants terribles », le poète fait la connaissance de la propriétaire Francine Weisweiller.
La destinée de la villa Santo Sospir sera toute tracée, d’un coup de crayon alerte, volubile et poétique, que lui léguera l’artiste pluridisciplinaire, figure indissociable du surréalisme.
La Méditerranée pour horizon
D’allure modeste, recroquevillée derrière une végétation dense, la villa Santo Sospir de style néo-régional s’érige face aux paysages spectaculaires qu’offre le littoral de Saint-Jean-Cap-Ferrat.
Surplombant la Méditerranée, le jardin luxuriant invite à la paresse et introduit cette demeure, désormais, monument historique et labellisée « Patrimoine du XXème siècle ».
Une distinction qui s’explique, non pas, pour l’architecture classique de cette maison de vacances à Saint-Jean-Cap-Ferrat, mais par les œuvres qui se dissimulent derrière ses arcades du rez de chaussée et la pergola qui les surplombe…
Santo Sospir : la villa tatouée par Cocteau
« Il ne fallait pas habiller les murs, il fallait dessiner sur leur peau »
Craignant l’oisiveté, Jean Cocteau demanda à la propriétaire de dessiner au fusain la tête d’Apollon au-dessus de la cheminée du salon. C’est ainsi que débuta son œuvre prolifique à l’intérieur de la villa Santo Sospir où chaque mur, porte, escalier devient support de ses esquisses inspirées de la mythologie grecque et de saynètes de la Côte d’Azur.
Fresques, tapisseries et mosaïques
L’empreinte indélébile de Jean Cocteau se glisse dans toutes les pièces de la maison. Pas un mur ne restera vierge de l’entrée au salon en passant par les chambres et les vestibules.
Le patio végétal est anobli de mosaïques sur le sol et les murs, en préambule de la villa.
Dans la salle à manger, une tapisserie représentant Judith et Holopherne toise la table boisée, qui accueille les hôtes et bercée, à travers la fenêtre, par la Méditerranée.
Le salon, lui, abrite la spectaculaire fresque où, autour de l’apollon initial, 2 prêtres du soleil l’entourent.
Pas une surface n’échappe à l’artiste. Certains meubles seront tatoués par l’insatiable créatif comme ceux de la chambre dite de l’initiation des Bacchantes ou des objets comme une simple assiette de terre cuite.
Villa Santo Sospir : De refuge d’artistes à lieu d’événements éphémères
Comme de nombreuses villas qui ont marqué les années 50 par la présence d’artistes et de figures emblématiques de leur époque, la villa Santo Sospir se métamorphose en hôtel particulier pour les célébrités dès lors que Jean Cocteau grave ses premiers dessins sur les murs.
Elle y abrite notamment Alain Delon et Romy Schneider, en quête d’un refuge à l’abri des regards mais aussi de nombreuses personnalités à l’instar de Liz Taylor, Richard Burton, le prince Rainier III ou encore Charlie Chaplin.
Une destinée prestigieuse pour cette demeure dissimulée le long du littoral dentelé de Saint-Jean-Cap-Ferrat, qui encore aujourd’hui, attise la curiosité des visiteurs.
Aux visites sur rendez-vous pour découvrir l’incroyable décoration murale de Jean Cocteau, la villa se mue en lieu de réception de prestige.
Désormais, elle abrite expositions, conférences autour de l’œuvre de Jean Cocteau et prête son cadre exceptionnel, à l’organination de cocktails, de dîners chics et d’événements éphémères dans ses jardins ceinturés de Méditerranée.
Pour en savoir plus : site officiel
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